Les usines Pathé Marconi Un siècle de production du disque à Chatou
Par Jean-Luc RIGAUD, chercheur associé au centre d’histoire des techniques à l’université de Paris Panthéon-Sorbonne. Il a publié récemment une étude sur le sujet de son exposé : Pathé Marconi à Chatou, de la musique à l’effacement des traces aux éditions Classiques Garnier. Jean-Luc RIGAUD est également Chargé de missions à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris Ile-de-France
La création des premières usines phonographiques à Chatou en 1898 sous l’impulsion de Claude Grivolas va fixer pour un siècle une activité industrielle dans la petite ville de villégiature de la boucle de Seine qu’est Chatou à la fin du XIXe siècle. Après sa fusion avec la Columbia britannique et la création du groupe EMI, une nouvelle usine fut construite à proximité des anciens établissements. Pathé Marconi est resté le leader incontesté de la production du disque en France jusque dans les années soixante-dix. À la suite de la crise économique, d’une concurrence devenue mondiale, de différents regroupements et de choix stratégiques contestables, l’usine Pathé Marconi de Chatou, ferme en 1992 pour être rasée en 2004, laissant place à un ensemble immobilier. Comment cette usine Art déco, si fortement inscrite dans le paysage urbain a-t-elle pu disparaître sans laisser la moindre trace patrimoniale ? Rivalité des deux mémoires de la ville, Cité des Impressionnistes et haut lieu de la fabrication du disque, pression de la spéculation immobilière, mauvaise appréhension du patrimoine industriel ? Fin d’une histoire, début d’une réflexion…
Mardi 16 avril 2013 à 18h30 | CNEAI (Centre National Édition Art Image)
Ile des Impressionnistes – 2, rue du Bac, 78400 Chatou