Archives départementales des Yvelines
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Sainte-Thérèse d'Elisabethville : des peintures murales singulières

Les décors muraux sur béton dans l'entre-deux guerres et le Stic B

Nouvelles constructions, nouveaux matériaux : après la première guerre mondiale, de nouvelles églises sortent de terre : il s’agit de reconstruire après les destructions de la guerre, mais aussi de créer de nouvelles paroisses pour répondre aux besoins d’une population de plus en plus attirée vers les villes. Une génération d’architectes va se tourner vers le béton armé, moins coûteux et plus rapide à mettre en œuvre que la pierre.

A Aubergenville, dans les Yvelines , l’homme d’affaire belge Edmond Ramoisy acquiert en 1921 le domaine de la Garenne en bordure de Seine pour créer un lotissement de villégiature. La cité balnéaire sera baptisée Elisabethville, en hommage à la reine des Belges. La construction de son église est confiée à Paul Tournon, qui est déjà l’auteur du clocher de Villemomble, en Seine-Saint-Denis.

Dédiée à Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus, l'église de 1927 est remarquable par les sculptures de Carlo Sarabezolles, taillées dans le ciment frais et par les vitraux de Marguerite Huré et Marcel Imbs : "l’église, entièrement en béton, est construite, par sa silhouette, en référence à la sainte-Chapelle", d’après le dossier de l’Inventaire Régional d’Ile-de-France.

Malgré ses atouts, le béton, alcalin, constitue un problème pour les décors muraux car il décompose les peintures à l’huile. Parmi les nouvelles peintures industrielles mises au point pour ce matériau, le Stic B, marque déposée par Bertin et Lapeyre en 1919, se prête particulièrement bien aux décors muraux. Son rendu est proche de la fresque, tout en se travaillant comme une peinture classique.

Pour la décoration intérieure, Paul Tournon fait appel à son épouse, Elisabeth Tournon-Branly , qui choisit le Stic B sur fibro ciment pour les peintures du baptistère sur le thème des vertus.

Les peintures du chœur sont réalisées par Elisabeth Tournon-Branly et Germaine Chanteaud-Chabas, également au Stic B avec un décor de roses trémières, de colombes, de papillons et d’oiseaux de paradis. Germaine Chanteaud-Chabas est la fille de Maurice Chabas, peintre symboliste. Il ne semble pas qu’elle ait réalisé d’autres décors religieux.

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