Archives départementales des Yvelines

Le témoignage de Jean-Baptiste retrouve des couleurs!

Récemment restauré, ce tableau anonyme du XVIIe siècle a retrouvé sa place dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Rosny-Sur-Seine en septembre 2023.

Le témoignage de Jean-Baptiste. ©Corinne Prévost
Le témoignage de Jean-Baptiste. ©Corinne Prévost

Classé Monument Historique en 1994, Le Témoignage de Jean-Baptiste a fait l’objet d’une restauration en 2023 grâce à la coopération de la Direction régionale des Affaires culturelles d'Île-de-France, du Département des Yvelines et de la Sauvegarde de l'art français.

L’œuvre

La représentation du Christ adolescent entouré de sa parentèle est peu fréquente. Nommée Témoignage de saint Jean-Baptiste, cette peinture s’inspire d’une scène tirée de l’Évangile selon saint Jean (1, 29) où saint Jean-Baptiste reconnaît Jésus comme le Messie. Agenouillé devant le Christ, il s'apprête à baiser sa main gauche. Près du pied droit du Christ se trouve une inscription : Ecce Agnus Dei [Voici l’Agneau de Dieu], les mots de Jean-Baptiste désignant le Christ. Inscrits sur un phylactère enroulé sur une croix de bois, ils annoncent le sacrifice du Calvaire.

Les deux protagonistes sont entourés par six figures harmonieusement réparties. De part et d'autre du Christ se trouvent la Vierge Marie et son époux saint Joseph, reconnaissable à son rameau fleuri. De part et d’autre sont figurés deux personnages d’âge mur, probablement les grands-parents maternels de Jésus, Anne et Joachim. Au premier plan, Elisabeth, mère de saint Jean-Baptiste, désigne tout à la fois le Christ et son fils, tandis que son époux, Zacharie, embrasse le pied droit du Sauveur.

Ses origines

La provenance de cette œuvre reste inconnue à ce jour mais le style, la physionomie de certains personnages - les vieillards notamment - font penser aux œuvres de certains représentants de l’école de peinture napolitaine du XVIIesiècle : Carraciolo, Giordano, Guido Reni. Le visage de Joseph est caractéristique de ses représentations postérieures au concile de Trente, notamment chez Ribeira, Naples était alors sous domination espagnole et fera plus tard partie du Royaume des Deux-Siciles, un lien peut-être avec la duchesse de Berry, née Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870), propriétaire du château de Rosny de 1818 à 1830.

Depuis un décret en Conseil d’Etat du 21 mars 1919, cette œuvre est une propriété communale mise à disposition des fidèles Rosnéens.

L’opération de restauration

Avant sa restauration, le tableau présentait plusieurs problématiques, notamment, la déchirure affectant la toile sur toute sa largeur, soit environ 1.5 m de longueur. La restauration a impliqué un processus minutieux et a concerné à la fois la peinture et le support (toile et châssis). La toile a été démontée de son châssis pour permettre un accès complet à sa surface et une remise à plat par mise sous tirants et l'ajout de couches successives de cartonnages. La peinture a été nettoyée et les déchirures ont été soigneusement réparées.

Ce processus a permis de sauver le tableau d’une disparition potentielle due à son état dégradé et de faire en sorte que tous les Rosnéens puissent le redécouvrir dans leur église.

Restauration : Corinne Prévost, restaurateur-conservateur.

Recherches historiques : Catherine Crnokrak, Conservateur des Antiquités et Objets d’Art, et Helga Briantais Rouyer, adjointe à la responsable du Pôle Sauvegarde et Transmission des patrimoines.

Rédaction : Anna Shagiakhmetova, apprentie en médiation.

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