Maurice Denis, les Ateliers d'Art Sacré et le Stic B
Maurice Denis fut un des premiers artistes à utiliser le Stic B. Il en avait fait l’essai lors de la décoration de la chapelle du Prieuré, son domicile à Saint-Germain-en-Laye, terminée en 1928.
Pour l’église Saint-Louis de Vincennes construite par Joseph Marrast et Jacques Droz, il propose l’emploi du Stic B dans le décor de l’abside en 1927. Les couleurs de la « La Glorification de Saint-Louis » et des autres décors qu’il a réalisés dans l’église restent éclatantes 90 ans après.
En 1930, Maurice Denis reprend la même technique pour "La Pentecôte" dans l’église du Saint-Esprit, de l’architecte Paul Tournon, dans le 12e arrondissement. Parmi d’autres réalisations de Maurice Denis au Stic B, on peut citer le décor du baptistère de l’église Saint-Nicaise de Reims. Il écrit à ce sujet en 1934 :
"Tous les bons entrepreneurs sont au courant du Stic B ; ce sont 3 couches d’enduit pierre, peinture spéciale toute préparée qu’il faut étendre sur les murs. Pas de pinceaux spéciaux, les couches sèchent très vite mais il est essentiel que l’enduit pierre soit poché c’est à dire comme peint au pochoir de façon à produire un grain demi-fin pour mieux faire vibrer les couleurs ; la matière est bien plus belle…"
Pour la mise en œuvre, le peintre collabore avec d’autres membres des Ateliers d’Art Sacré. C’est ainsi qu’on retrouve dans la correspondance entre Maurice Denis et Robert Gall, les échanges à propos de la préparation des fonds au Stic B pour l’église Sainte-Odile de Lapoutroie, en Alsace, en 1937-1938.
Dans les "Ateliers d’Art Sacré", pour le « renouveau de l'art chrétien », que Maurice Denis ouvre en 1919 avec le peintre Georges Desvallières, il promeut le Stic B auprès des élèves . Henri de Maistre, directeur des Ateliers d’Art Sacré et administrateur des fonds, sensibilise les "compagnons" à la bonne gestion des chantiers et au prix des matériaux : le Stic B est une peinture chère, mais comme on l’a vu, elle se substitue bien à la fresque et elle est très couvrante.
Après le formidable essor de la construction des églises entre les deux guerres mondiales, les commandes se sont taries et les Ateliers d’Art Sacré n’ont pas survécu longtemps à la disparition de Maurice Denis en 1943. Quant au Stic B, la marque a été rachetée par d’autres fabricants de peinture en bâtiment et elle est toujours en vente, mais selon une formulation différente.